Mistral OZ - Mot-clé - Do-o-cracyBlog personnel pour publier, analyser et commenter au sujet de l'actualité sur les nouvelles technologies d'information et de communication, ainsi que sur tous les enjeux politiques. 2021-10-22T20:31:07+02:00Mistral OZurn:md5:8d7b8390a98d80b7c13a3ab2fb05e182DotclearLe Parti Pirate aux mains du C.R.S. - Article 2/3urn:md5:38bfab50a99a2e76642637745ed765682018-03-04T20:03:00+01:002018-03-05T20:20:53+01:00Mistral OzPolitiqueabstentionDo-o-cracyDPGParti PiratePolitiqueTransparence<p>Le Parti Pirate engage une nouvelle réforme statutaires. La dernière date de 2012. A chaque changement, sont lot de critiques de forme et de fond. Personnellement, je n'ai pas pu m'exprimer sur ce texte car une procédure disciplinaire était portée contre moi (notamment par l'un des rédacteurs du texte) et il fallait lever ces accusations pour avoir une parole entendue et entendable. De plus, pour des raisons personnelles, je n'ai pas pu parler </p>
<p>J'ai commencé cette série de trois articles en parlant justement de cette procédure, <a href="https://ozm.fr/post/2018/02/Le-Parti-Pirate-lance-la-chasse-aux-sorcieres-Article-1/3">vous pourrez retrouver l'article ici</a>. Je vous expose ici pourquoi cette réforme statutaire procède du même esprit qui sévit actuellement au Parti Pirate : censure, intimidation, violence. Le plus dérangeant, c'est l'assemblée générale et le contexte (dont je reparle à la fin de l'article).</p> <div id="magicdomid14" class=""><h2><span class="">Rappel historique sur le Parti Pirate<br /></span></h2>
</div><div id="magicdomid18" class=""><span class="">Pour comprendre, faut faire un petit retour en arrière. J'ai omis certaines détails que je connais moins ou de moindre importance. <br /><br />Le Parti Pirate s'est fondé en 2006 en Suède puis a essaimé en France à partir de 2009. Jusqu'aux élections législatives de 2012, il y a eu plusieurs soucis internes. Souvent lié à la présidence qui prenait trop de place (pas qu'ils n'aient pas été des personnes intéressantes, entendons nous : ils ont beaucoup accompli pour le collectif mais ça a fini par générer du conflit). Après les élections de 2012, il y a eu un nouveau conflit qui a débouché sur la volonté de mettre en place une structure plus "liquide", plus décentralisée. Enfin surtout de changer de présidence mais comme il était constaté qu'indépendamment des personnes, la présidence finissait toujours par être l'ennemi à abattre, d'autres modèles ont été proposés. <br /><br /></span></div><div id="magicdomid19" class=""><span class="">Celui qui l'a emporté était un amendement basé sur la "do-o-cracy" (comprendre : <a href="https://ozm.fr/post/2014/07/La-do-o-cratie-au-Parti-Pirate">ce qui font ont le pouvoir</a>) et sur la fédéralisme (la représentativité géographique importe plus que la représentativité individuelle). Le tout était vendu saupoudré de démocratie liquide via l'outil numérique de l'époque : LiquidFeedBack. La coordination des sections étaient à la tête du tout mais les décisions devaient puiser leur origine sur la consultation des membres et sur le consensus fédéral. A l'époque j'étais à l'initiative d'un autre modèle de gouvernance mais qui n'a pas obtenu assez de suffrages. Cela dit, j'y étais néanmoins assez favorable dans l'ensemble, et à l'issue du changement de statut <a href="https://ozm.fr/post/2014/04/Bilan-Secretaire-National-du-Parti-Pirate">j'ai été élu co Secrétaire National</a> (sorte de président du bureau exécutif, sans pouvoir politique et sans statut de porte-parolat). <br /><br /></span></div><div id="magicdomid20" class=""><span class="">Ce fut assez laborieux à mettre en place et sur la durée, <strong>on a perdu peu à peu les différents principes qui étaient à l'origine</strong>. Tout d'abord la do-o-cracy : si elle étaient bien accepté intellectuellement, au moment de la prise de décision, il fut toujours difficile de faire confiance à "ceux qui font". Bien sûr, la structure prévoyait des moyens de contrôle a posteriori mais il faut reconnaître que dans l'essence du Parti Pirate, on a toujours rejeté le rôle des "experts". Tout le monde a toujours voulu être associé à toutes les décisions (même les plus marginale : quel imprimeur sélectionner ?). Elle n'a jamais vraiment fonctionné et a été à force d'assemblée générale réduite dans les textes à assez peu de moyen d'action. Ensuite, la représentation individuelle devait passer par <strong>la démocratie liquide mais celle-ci est exigeante</strong> : il faut voter régulièrement, il faut modifier les textes, il faut produire du consensus. Le tout à distance et avec des disponibilités de temps un peu réduites. Ce moyen a été conservé mais est peu pratique<sup>[<a href="https://ozm.fr/post/2018/03/Le-Parti-Pirate-aux-mains-du-C-R-S--Article-2/3#pnote-1" id="rev-pnote-1">1</a>]</sup> et n'a été utilisé (sous diverses formes) dans assez peu dans des décisions concrètes (pour quelques décisions importantes mais aux origines, ce devait être le mode décisionnel régulier). </span></div><div id="magicdomid22" class=""><span class="">Enfin, des <strong>dysfonctionnements de l'instance fédérale</strong> (la coordination des sections). Déjà il était plus pratique de passer par elle que par la consultation en démocratie liquide (plus rapide, avec moins de débats). C'est devenu le siège du pouvoir. Et dès lors qu'il y a pouvoir, certains s'y accrochent. Les coordinateurs qui devaient être des rouages entre leur section et les décisions du national se sont soit mis en tête de prendre les décisions sans consultation (en gros, ils ont pensé savoir déjà ce que pensait leurs membres ou que ça ne les intéresseraient pas) ou au contraire se sont acharnés à faire le job de courroie de transmission juste qu'à l’épuisement. De plus, entre les deux visions, il étaient difficile de produire du consensus : entre des coordinateurs qui venaient avec un mandat impératif et ceux qui découvrait l'ordre du jour en début de réunion, difficile de faire ça dans un temps raisonnable : une réunion d'une à deux heures, c'est gérable, si elle doit durer plus, les esprits s'échauffent). </span></div><div id="magicdomid23" class=""><span class="">Et puis c'est nouveau cette notion de mandat impératif, autant en mandat représentatif, on a l'habitude et on sait faire, venir avec un mandat impératif et négocier un compromis, c'est compliqué. Si on ajoute que <strong>la charge de travail pour produire du fond politique est exténuante</strong>, la lassitude vient vite. Plus facile de prendre la décision rapidement sans aucune analyse contradictoire et collégiale. Et puis aussi, la tentation vient vite d'aller plutôt discutailler d'un aspect annexe. Par exemple sur les questions techniques, sur la location d'une salle ou des choses du genre qui ne nécessiteraient pas forcement du même niveau de consultation (en vrai : c'était plus simple quand la décision se prenait par un président ou en bureau restreint, les considérations sont partagées : pas trop cher, accessible, adapté à la réunion... bref, parfois ça râle mais on ne quitte pas un parti politique parce que la salle étaient un peu trop petite ou un peu trop grande).</span></div><div id="magicdomid25" class=""><span class=""><strong>En décembre 2017, il n'y avait plus que <ins>deux coordinateurs</ins> à participer régulièrement aux coordinations</strong>. C'est-à-dire deux personnes et avec une conception du mandat représentatif. Suite aux difficultés à atteindre le quorum, ils ont fait le choix de virer certaines coordinateurs. Choix contestable (non statutaire) mais difficile de faire mieux, faut l'admettre. Cependant, au lieu de répondre aux critiques sur l'organisation de ces réunions (langage fleurie, absence d'ordre du jour, cumul de mandat, etc), celles ci on été poursuivie... à deux.</span></div><div id="magicdomid28" class=""><h2><span class="">La volonté de réforme <br /></span></h2>
</div><div id="magicdomid30" class=""><span class="">En 2017 (et en fait un un an avant), on a convenu qu'il fallait changer. Par quoi ? On était pas d'accord alors on a fait ce qu'on fait souvent : on a repoussé la décision. On a attendu que passe l'élection législative de 2017. Nous étions en accord sur le programme, on a voté la <a href="http://wiki.partipirate.org/D%C3%A9claration_de_Politique_G%C3%A9n%C3%A9rale">déclaration de politique générale</a> à cette fin et on s'est dit qu'il valait mieux faire ça bien que dans la précipitation. Du coup, on a ensuite tenu plusieurs réunions. Quelques unes à distance et deux en présentiel. Au moment d'arriver à la dernière réunion, celle identifiée comme celle de "convergence", ça a clashé pour des histoires personnelles entre des membres. <br /><br /></span></div><div id="magicdomid31" class=""><span class="">Ça en a démoralisé plus d'un mais on s'était tout de même accordés sur plusieurs choses et notamment qu'il pourrait être intéressant de tester de supprimer l'instance fédérale et de décider uniquement par vote individuel, sur tout. C'est un processus là encore assez nouveau (même si certaines assos le font depuis longtemps) qui est celui de l'assemblée générale permanente. Ainsi finies les contraintes du "c'est pas statutaire", du "on verra ça dans un an lors de l'AG", etc. En plus, le processus d'une personne égale une voix semblait important par beaucoup (je le conteste en partie car la diversité des avis joue à mon avis beaucoup plus dans un parti qui cherche à représenter une société mais j'ai fini par en convenir aussi, du moins pour me ranger à l'avis majoritaire et l'expérimenter). <br /></span></div><div id="magicdomid33" class=""><h2><span class="">Les statuts "C.R.S." qui ont été présentés (et seront soumis au vote en mars)</span></h2>
</div><div id="magicdomid35" class=""><span class="">Ces statuts répondent en partie aux besoins. Néanmoins, dans d'autres aspects, <strong>ils sont extrêmement dangereux et même contraires aux valeurs politiques du Parti Pirate</strong>. Et notamment par rapport à la démarche internationale du Parti. Les points qui fâchent :</span></div><div id="magicdomid36" class=""><ul class="list-bullet1"><li><span class="">Suppression d'un des grands principes du Parti Pirate : </span><span class="b"><strong>la possibilité d'avoir des avis divergeant avec celui du Parti</strong></span><span class="">. Attention, actuellement tout n'est pas permis chez les pirates. Il y a des valeurs à respecter et à appliquer. De plus un candidat doit porter le programme du Parti de manière significative pour obtenir l'investiture. Néanmoins sur le programme il est possible de donner un avis personnel en divergence (tout en restant clair qu'il ne s'agit pas de celui du parti). Dans les nouveau statuts, c'est plus simple : les pirates (candidats ou non) doivent soutenir </span><span class="u"><ins>ET défendre</ins></span><span class="">, toutes les </span><span class="u"><ins>mesures</ins></span><span class=""> du programme (comprendre les choix, souvent contextuels de mise en application du programme). Cette rédaction est assez ubuesque là encore car aucun parti n'est aussi exigeant. Il est généralement admis que le programme politique, et en particulier les mesures peuvent être réformé</span><span class="author-a-z80zz87z5z69z8rz67zz72zi54e49z77zv">e</span><span class="">s. Et donc au moins pour cela, les membres du Parti peuvent faire campagne contre une mesure politique de leur programme... mais le Parti Pirate prône la transparence, aussi comment militer en interne pour la suppression/modification d'une mesure tout en la défendant publiquement ? Un vote interne sans campagne ? Ah et de plus, la possibilité d'avoir sa carte au Parti Pirate et dans un autre parti a été extrêmement re-délimité (mais on s'en doute avec ce qui est expliqué plus haut). </span></li>
</ul>
</div><div id="magicdomid37" class=""><ul class="list-bullet1"><li><span class="">Il n'y a plus de déclaration de politique générale : il n'y aura plus que des mesures. Cet exercice de la 'DPG' obligeait à </span><span class="b"><strong>une réaction cohérente des valeurs en tenant compte des aspects contradictoires</strong></span><span class="">. Ainsi entre la transparence et la vie privée, il est important de faire un lien et d'expliquer les délimitations. Ce ne serait donc plus vraiment obligatoire et on pourra voter une succession de mesures sans cohérence et sans projet de société pour les introduire. Sans faire de procès d'intention, le vote de la DPG a été fait à une très large majorité mais parmi les quelques rares à avoir voter contre, plusieurs responsables actuels. Au point que la DPG sur le site internet du Parti Pirate était encore l'ancienne il y seulement quelques jours (pourtant signalé depuis des mois). <br /></span></li>
</ul>
</div><div id="magicdomid38" class=""><ul class="list-bullet1"><li><span class="b"><strong>Le cumul des mandats sera systématique</strong></span><span class="">. Un conseiller membre de l'un des conseils sera aussi membre du secrétariat. Quant au cumul dans le temps, rien n'est dit. Là encore un problème de cohérence dans les valeurs qu'on veut appliquer aux autres mais pour lesquelles on n'ose pas s’astreindre soit-même. Mais c'est aussi un problème de collusion. Dans tout système de gouvernance on distingue l'engagement budgétaire de la présentation des comptes. Ici le conseil en charge du budget aura l'un de ses membres en charge aussi de l’exécution des paiements, et de l'opportunité de les faire (dans le cadre des votes plus large mais sur la gestion courante, on ne fait jamais voter le paiement des menues dépenses). Le seul amendement qui sera proposé permettra de délimiter un peu la possibilité pour un responsable d'être décideur et prestataire du parti politique. Il y a des chances que comme pour la DPG, ceux qui auront participé à l'assouplissement de cet amendement, votent contre in fine. <br /></span></li>
</ul>
</div><div id="magicdomid39" class=""><ul class="list-bullet1"><li><span class="b"><strong>La mise à mal de l'action locale</strong></span><span class=""> : autant il était important de s'assurer de la participation de tous, autant le Parti Pirate prône aussi la subsidiarité. C'est-à-dire qu'une décision qui s'applique à un ensemble restreint doit être statué par cet ensemble. Le Parti Pirate n'est pas novateur : même l'Union européenne s'astreint à ce principe (pourtant pas le modèle démocratique le plus absolu en la matière). Eh bien, ceci disparaît totalement du Parti Pirate dans ses décisions internes. Pour qu'une décision soit prise, elle devra l'être systématiquement au niveau national. Ce choix est intéressant pour l'unité du parti (en mode partisan) mais est une faute pour motiver les forces vives : une action locale interdite (ou empêchée par des complications de procédure et de délai) ne se fera pas. A l'inverse, une décision prise au niveau national ne peut pas contraindre (même via le C.R.S.) à la mise en application effective. Depuis 2013, la plupart des actions politiques ont été menée au niveau des sections (puis reprises par le national) : le national n'a fait presque que gérer de l'administratif. Il faut craindre une certaine inertie au sein du Parti. <br /></span></li>
</ul>
</div><div id="magicdomid40" class=""><ul class="list-bullet1"><li><span class="b"><strong>Plus aucune notion de quorum ou de majorité qualifiée</strong></span><span class="">. Vaguement en certains endroits mais le tout soumis à la définition ultérieur au règlement intérieur. Ainsi 50% des présents (quelque soit le délai de convocation, son formalisme ou son quorum) pourra librement statuer sur n'importe quelle décision et même faire évoluer les statuts en modifiant la réunion en assemblée statuaire. Pour un parti qui demande dans son programme la reconnaissance du vote blanc, critique régulièrement des décisions prises avec une information insuffisante, c'est encore une fois l'hôpital qui se moque de la charité. <br /></span></li>
</ul>
</div><div id="magicdomid42" class=""><h2><span class="">La démocratie à mal avec une Assemblée qui va entériner la décision subjective de deux coordinateurs</span></h2>
</div><div id="magicdomid44" class=""><span class="">Ce n'est là qu'un florilège mais il y a aussi fort heureusement des choses mieux pensées. Cependant, en réponse il y a eu des propositions d'amendement. L'idée étant d'accepter le texte puis dans la même foulée d'en modifier quelques parties. </span><span class="b"><strong>Celles-ci ont été toutes rejetées (sauf une dont je parle plus haut), et par deux sections, sans justification. <br /></strong></span></div><div id="magicdomid45" class=""><span class="">On va donc convoquer une assemblée générale pour nous demander si on veut rester dans la situation initiale (qui déplaît) ou prendre un texte pour lequel aucune nuance ne sera possible durant l'assemblée. Vous me direz, c'est un peu comme le vote sur Notre-Dame des Landes... mais on sait aussi comment ça a fini ! Ici c'est la même chose, tous les choix ont été faits par avance, et il n'y aura aucune présentation contradictoire : tout ce qui déplaisait aux rédacteurs du texte a été rejeté.</span></div><div id="magicdomid47" class=""><span class="">Le principe même démocratique veut qu'on cherche un maximum de nuances. La coordination rejette les amendements par rapport au temps disponible au cours de l'assemblée afin de conserver du temps sur les enjeux principaux. Il </span><span class="b"><strong>n'y aura là aucun enjeu. Aucun choix si ce n'est celui de participer au blocage en rejetant en bloc ou d'approuver cette comédie démocratique. <br /><br />Il va donc de soit qu'il faut prendre acte : </strong>Personnellement, je ne participerai pas à cette mascarade démocratique. Pas plus que je ne participe aux votes pour choisi entre la droite et la droite aux élections nationale. <a href="https://discourse.partipirate.org/t/repartir-sur-de-bonnes-bases/5829">Un assez grand nombre de pirates se sont exprimés dans ce même état d'esprit</a>. Certains participeront quand même, d'autres feront un "boycott". Personnellement, je nuance et j'annonce que je "ne participerai pas au vote" (faute d'une option disponible pouvoir y exprimer ma préférence). Ce n'est pas un boycott car je ne boycott pas la République après m'être abstenu mais dans les fait, ça revient un peu au même car il est assez peu probable que les organisateurs de l'assemblée acceptent d'enregistrer au compte rendu les refus de vote (maintenant, si l'option est proposée, je m'exprimerai en ce sens et participerai donc à l'assemblée). <br /></span></div><div id="magicdomid49" class=""><h2><span class="">Un Parti C.R.S. ? <br /></span></h2>
</div><div id="magicdomid51" class=""><span class="">Le CRS ? C'est le Conseil Réglementaire et Statutaire. <strong>Au moins les rédacteurs ont un certain humour pour nous proposer d'ajouter le CRS au Parti Pirate. </strong>Il interdira notamment aux pirates de faire des choses jugées illégales. Le moyen de recours contre cette décision est très complexe, voir inaccessible concrètement. Ainsi, si des pirates veulent occuper les locaux d'un centre d'hébergement d'urgence ou forcer l'accueil de migrants dans des espaces occupés à cette fin, ils se verront interdit de le faire par le CRS. Amusant non pour un Parti libertaire ? Enfin le sera-t-il encore ? <br /></span></div><div id="magicdomid53" class=""><span class="">De plus, qui sera à même d'occuper ce conseil ? Quelqu'un qui porte <a href="https://ozm.fr/post/2018/02/Le-Parti-Pirate-lance-la-chasse-aux-sorcieres-Article-1/3">des accusations en diffamation au mépris du droit juridique</a> (pour des futilités, et en se masquant derrière deux identités) ? Qui ne sait pas lire l'article 4 de la loi de 1901 et qui rédige dans les statuts l'obligation de poursuivre son poste, même après démission et sans notion de durée ? (tout au plus, il serait possible de demander un préavis raisonnable mais ledit membre ne pouvant agir sur la nomination de son remplaçant, il se retrouve alors dans une situation complexe : s'il cesse son mandat, il est en défaut, néanmoins rien ne l'oblige à y rester car la loi est claire... le pire c'est que le Parti Pirate a dans ses archives un avis juridique qui explique exactement la situation en cas de démission, et recommande un délai fixe et raisonnable pour les démissions). Qui dévoie le vocabulaire juridique en parlant de "tribunal" pour une instance disciplinaire interne qui n'offre en aucun cas les garanties d'une instance judiciaire). Faut imaginer que non mais quand bien même, ceci n'est pas très "pirate" dans l'âme. </span></div><div id="magicdomid55" class=""><span class=""><strong>Et puis surtout cette dénomination n'est pas seulement une petite blague, c'est aussi l'esprit du texte</strong> dans son ensemble et le processus qui nous amène à la prise de décision. Si je me suis abstenu de m'exprimer plus tôt, c'est à cause de cette procédure de la commission dont je parle plus haut. Or l'un des accusateur est aussi le principal rédacteur du texte (contrairement à l'habitude des pirates, pas de "pad" pour ce texte). Si ce texte passe comme une lettre à la Poste, c'est parce que la coordination ne procède plus à des consultations des membres en section et peut statuer à deux sur l'ordre du jour. La tenue de cette assemblée avec un tri drastique (enfin peut-on parler de "tri" lorsqu'on rejette 13 amendements sur 14 ?) est aussi l'esprit de la démocratie qui veut être contrôlé a priori et avant même la soumission au vote des pirates. <strong>Peut-être est-il jugé que les pirates sont des veaux ?</strong> Je respecte le Général de Gaulle mais certainement ni pour cette expression, ni pour sa vision de la démocratie. <br /></span></div><div id="magicdomid57" class=""><span class="">Enfin, donc, l'ensemble du texte transpire le contrôle a priori, la défiance et l'autorité. Ce qu'aura oublié le rédacteur, c'est que le rôle d'une décision collégiale est celui du consensus mais que ce consensus est nécessaire à la mise en application par des bénévoles des décisions prises. Prendre une décision autoritaire ne la rend possible que si l'autorité qui la met en place dispose des moyens de sa mise en application</span><span class="author-a-z80zz87z5z69z8rz67zz72zi54e49z77zv"> (les fameux CRS mais il faudra penser à les équiper de matraques télescopiques)</span><span class="">. Les pirates connaissent très bien la désobéissance civile et voter une action contestée ne conduira à rien de plus qu'à l'inertie du parti. </span></div><div id="magicdomid59" class=""><span class="b"><strong>Et niveau inertie, il faut être honnête... et on en glande pas une quand même.</strong></span><span class=""> En dehors de la déclaration de politique générale, et en particulier depuis les législatives, les seules actions politiques du Parti se font à des échelons locaux. On a pas été beaucoup interrogés sur les différents sujets d'actualité depuis la prise de pouvoir de LREM. On serait bien en peine de venir la critiquer vu comment nous fonctionnons en interne mais devant les enjeux, devant les décisions qui sont prises, nous pourrions identifier nos vrais ennemis et les nommer. Et avec de vrais arguments et contre-propositions. Mais l'inertie est totale. Les membres quittent le navire dans le feutré et rares sont les sujets dont nous débattons qui ne finissent pas en attaques personnelles les uns sur les autres. <br /></span><h2>Une mutinerie ? </h2>
<p>On ne se mutine pas dans un bateau qui prend l'eau. Et puis pour ma part je suis très attaché à ce bateau. J'y ai passé des années de ma vie à le défendre et à le réparer. Le Parti Pirate au niveau international propose une réponse politique qui me fait beaucoup de bien. Une utopie pirate ? Peut-être car nous n'avons encore réussi aucune prise suffisamment conséquente mais ça fait quand même du bien de participer à ce combat. </p>
<p>Je ne présage pas de la suite mais quoiqu'il en soit, je passe le relais. J'ai des priorités impérieuses (je veux dire que même si le Parti Pirate allait au mieux, je ne pourrais pas y prendre de responsabilité). Donc je vais garder ma carte pour le moment et aviser plus tard. Dans un prochain article, je ferai une synthèse de ces deux premiers articles et de ma vision des choses pour le Parti Pirate. Je veux éviter la posture de "sachant" (ou de "vieux con", c'est selon). La tentation est forte, lorsqu'on s'est investi on espère que les nouveaux arrivant prennent le relais et assurent à leur tour d'aider les "simples membres" à participer. Je sais aussi que cette posture peut-être mal vécu par les nouveaux membres : ils viennent pour construire, pas pour suivre les consignes des anciens. J'espère que ces articles aideront à partager une expérience, un vécu et que ce qui sera construit par la suite sera plus qualitatif, plus beau que ce que j'ai contribué construire hier. </p>
<p>Un jour où l'autre je m'investirai à nouveau mais pour le moment je vais garder ce statut de simple membre, je donnerai mon avis (si le Parti Pirate veut bien arrêter de faire pression pour que je ne le fasse pas<sup>[<a href="https://ozm.fr/post/2018/03/Le-Parti-Pirate-aux-mains-du-C-R-S--Article-2/3#pnote-2" id="rev-pnote-2">2</a>]</sup>) et advienne que pourra. Quoiqu'il en soit, <strong>on adhère pas au Parti Pirate pour prendre plus de pouvoir (on alors faut vraiment manquer de lucidité)</strong>, donc il me semble tout à fait possible que le Parti Pirate se réveille et parvienne à trouver les bons outils pour continuer à défendre cette société pirate. J'y reviendrai dans mon prochain article. </p>
</div><div class="footnotes"><h4>Notes:</h4>
<p>[<a href="https://ozm.fr/post/2018/03/Le-Parti-Pirate-aux-mains-du-C-R-S--Article-2/3#rev-pnote-1" id="pnote-1">1</a>] La démocratie liquide est "peu pratique" : comprenez ici que je veux dire qu'elle demande un travail d'éducation (populaire) et un suivis très important. C'est quelque chose de commun à toute démarche pour modifier les enjeux démocratiques, la société est formatée dans un modèle décisionnel. En changer demande de rééduquer les cerveaux. Je pense néanmoins que c'est un très bon modèle décisionnel qui devraient s'appliquer plus souvent. Il doit être accompagné d'un processus de formation et certaines décisions peuvent être prises autrement (un modèle de vote ne fait pas une société, et on peut mixer différents usages : <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Sociocratie">sociocratie</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Holacratie">holacratie</a>, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchie">anarchie</a>... ).</p>
<p>[<a href="https://ozm.fr/post/2018/03/Le-Parti-Pirate-aux-mains-du-C-R-S--Article-2/3#rev-pnote-2" id="pnote-2">2</a>] C'est difficile à imaginer à quel point certains sont prêt à tout pour empêcher les autres de s'exprimer. Il y a quand même des limites assez claires (notamment dans la loi) mais c'est difficile de tenir bon dans cette situation. </p>
</div>https://ozm.fr/post/2018/03/Le-Parti-Pirate-aux-mains-du-C-R-S--Article-2/3#comment-formhttps://ozm.fr/feed/atom/comments/43Une société pirate [draft]urn:md5:494a14940e6cae207f209304e634ce772015-07-29T19:25:00+02:002015-07-29T19:25:00+02:00Mistral OzPolitiqueBiens communsDo-o-cracyDPGDraftDémocratieParti Pirate<p><em>Ce texte est une synthèse rapide de l'état actuelle de ma réflexion sur le sujet. C'est un brouillon qui tente imparfaitement de rendre compte de mon état d'esprit sur le sujet.<br />Il exprime MON point de vue sur ce que sont les pirates, c'est un sujet en cours de réflexion dans le cadre de la rédaction commune d'une nouvelle déclaration de politique générale au sein du parti. En l'état, c'est un point de vu qui reste à discuter et à débattre. </em></p>
<p>Pour le Parti Pirate, la société, comme l'individu, sont des choses toutes deux très importantes. C'est même la base de notre volonté politique qui évolue principalement autour de l'Internet social et de la prise en compte que chaque individu a le droit d'affirmer ses différences (sans avoir à s'en justifier). Il est important cependant à ne pas confondre cette absence de jugement avec de l'indifférence car pour une société sans frontières, le risque est d'accentuer un des mal de notre société qui se caractérise par de plus en plus d'individualisme et de désintérêt pour autrui. </p> <h2>La société</h2>
<p>La société pirate est une société s'illustre dans le monde de l'Internet d'aujourd'hui (bien que ce dernier soit de plus déconstruit par la censure naissante et les contraintes économiques). C'est un monde où il n'y a ni frontière nationales, ni distances. Un monde où l'ont peut facilement communiquer avec tout le monde mais où chacun est libre d'écouter ou non. C'est Internet qui a permis l'existence des mouvements récents où le leader n'est plus celui qui dispose des moyens de communications mais où les communautés se créer et évoluent de manière spontanées (fonctionnement qu'on décrit comme étant "liquides"). L'effet de groupe peut-être provoqué mais sa durée de vie ne tient qu'à la continuité de l'adhésion de chacun des membres de la communauté à ses valeurs. Sur l'Internet, un monopole de position ne tiens pas, et c'est l’innovation et l’adaptabilité qui permets à des services, des communautés ou des entreprises de conserver une position de leader. </p>
<p>On peut le constater ne serait-ce que dans l'évolution des sites qui font référence et qui pour la plupart n'ont que quelques années d'existence et où un nouvel acteur, s'il arrive à être réactif peut éclipser en totalité en seulement deux ou trois ans l'ancien leader. Cela donne une force considérable aux individus qui font vivre ces sites et qui directement ou indirectement sont décideurs dans les évolutions de l'ensemble du réseau. </p>
<p>L'analogie ne s'arrête pas là, car à l'instar de l'Internet, ce modèle de société implique des dangers. Si effectivement, l'adaptabilité est un facteur clef, cela implique des individues une très grande capacité à se transformer et nécessite que chacun ait suffisamment d'esprit critique pour, à un moment, faire le choix d'un chemin inconnu plutôt que de suivre l'effet de mode pour créer à nouveau. L'invention du train à vapeur (ou comme en son temps, l'imprimerie), a considérablement transformé les habitudes de vie, et pour les plus fragiles de nos sociétés, ce fut très difficile de s'adapter. Aussi, les Pirates en sont pleinement conscients et expriment beaucoup de réserves sur les évolutions technologiques afin qu'elles ne soient pas seulement au service des individus les plus instruits mais qu'elle s'attarde aussi à ce que ces évolutions se démocratisent et puissent être utilisées avec pertinence par l'ensemble de notre société. </p>
<h2>La diversité des individus</h2>
<p>Aujourd'hui, nous savons qu'il n'y a pas d'être supérieurs. Que ce soit dans les capacités physiques, intellectuelles, émotionnelles ou par l'expérience de vie, chacun permets à la société de se construire, d'évoluer et de se remettre en question. De plus, les pirates considèrent que chacun est libre de penser et d'agir selon ses propres convictions tant que cela ne se fait pas au détriment d'autrui. </p>
<p>C'est pour cette double raison, que nous encourageons chacun à s'exprimer et à vivre sans limite morale ou sociale qui conduirait à l'ostraciser ou à l'interdire. Cette position n'est pas de l'indifférence car cela vaut pour chacun de nous et la mise en place d'espaces communs partagés, la défense de nos biens communs et une vie en société qui n'a pas toujours besoin d'attendre après une autorité (qu'elle soit policière ou diplomatique ou autre) pour afficher un désaccord ou présenter à un individu qui trouble l'ordre son opposition. </p>
<p>A ce même titre, les pirates n'expriment pas leur parole comme étant nécessairement la seule bonne parole mais comme étant une vision partisane d'un monde politique cohérent et respectueux. Cette posture nous autorise le droit à l'erreur et nous permets de remettre en question nos propres dogmes à l'aune d'autres expériences, modes de vies ou d'attentes. </p>
<h2>Lutter contre l'apathie</h2>
<p>L'apathie est la principale difficulté en politique. Nombre de citoyens ne souhaitent plus faire de politique parce qu'ils ne se sentent pas appelés à donner leur avis et à co-construire la société dans laquelle ils vivent. Nombre de pirates étaient des abstentionnistes volontaires, des individus qui n'étant pas écoutés préfèrent agir à leur niveau, plutôt que de tenter de transformer le monde. </p>
<p>Le Parti Pirate s'est fondé pour ces personnes là, pour dire que ce triste constat actuel n'est pas une fatalité et que si, au contraire, nous nous mettons à croire en la politique et en la démocratie, notre capacité de résultat devient très rapidement effective. Cela implique de refuser l'idée d'une politique d'oligarque et reprendre en main la chose publique, ne pas être honteux d'exprimer son opinion et de la défendre vigoureusement.</p>
<p><em>[Passage probablement à développer]</em></p>https://ozm.fr/post/2015/07/Une-societe-pirate-%5Bdraft%5D#comment-formhttps://ozm.fr/feed/atom/comments/25La do-o-cracy au Parti Pirateurn:md5:5bfef81ee2dd77bec3f3c73540df7f082014-08-26T21:30:00+02:002014-08-28T16:44:25+02:00Mistral OzPolitiqueDo-o-cracyDémocratieDémocratie liquideElectionsParti PiratePolitique <p>Le <a hreflang="fr" href="http://www.partipirate.org">Parti Pirate</a> a instauré en 2012 une "do-o-cracy" dans son fonctionnement interne. Qu'est-ce que c'est que cela ? Et aujourd'hui quels constats ? Quelles suites pour les partis pirates ? </p>
<h3>C'est quoi ?</h3>
<p>L'idée de do-o-cracy consiste à donner plus de pouvoir à ceux qui agissent. On aurait pu faire un système à points : à chaque réalisation, on offre plus de "voix" à ceux qui ont agi. C'est compliqué et au Parti Pirate, on a préféré faire plusieurs choses :</p>
<ol><li><strong>On a supprimé le pouvoir de l’exécutif</strong>. Dans une association, il s'agit du Bureau et particulièrement du Président (qui peut généralement prendre beaucoup de décision de sa seule autorité et qui représente le collectif aux yeux de tous en interne et en externe). Le pouvoir du Bureau a été dilué en supprimant l'élection directe des élus (ils sont désignés par un organe fédéral et sont donc des agents et non des représentants), le rôle du président a été réparti entre les secrétaires nationaux et les porte-paroles, les responsables ont été nommés par binôme et enfin toutes les décisions moyen et long terme reviennent à l'instance fédérale ou aux adhérents en AG. </li>
<li><strong>L'instance fédérale (Coordination Nationale) regroupe les sections régionales et les sections thématiques</strong>. Initialement avec chacun une voie, elle permets à chaque section d'agir au niveau local (sur un secteur ou sur une thématique)<sup>[<a href="https://ozm.fr/post/2014/07/La-do-o-cratie-au-Parti-Pirate#pnote-1" id="rev-pnote-1">1</a>]</sup>. Elle a un pouvoir considérable mais de par sa constitution sous la forme d'un grand collège, elle ne peut pas réellement bloquer les actions, et n'agit jamais de manière radicale (il faut plusieurs mois pour amener de nouvelles choses).</li>
<li><strong>Au niveau individuel, le pouvoir de chacun s'est renforcée</strong> car l'instance fédérale agit peu et donc pour agir, il est tentant de s'essayer aux initiatives individuelles. Nombre d'exemples depuis deux ans où des actions ont été menées par une poignée de pirates, parfois même contre l'avis majoritairement exprimé au sein du parti. Il est donc possible d'aller au bout d'une velléité puis de laisser le choix au parti de l'accompagner ou non. Si elle refuse, l'action peut se faire quand même mais sans soutien, voire sans caution. </li>
</ol>
<p>Il ne s'agit pas de démocratie, entendons-nous bien ! Une majorité peut décider d'une action mais si personne ne met la main à la pâte, elle ne se fait pas. Et même <strong>il est quasiment impossible d'empêcher un pirate d'agir</strong> (tout au plus, il est possible de faire voter le non soutien, ce qui revient quand même à prendre l'action en considération puisque par défaut, le soutien est le plus souvent acquis). </p>
<h3>Parti Pirate est une société idéale ?</h3>
<p>Un parti politique n'est pas une société. <a hreflang="fr" href="http://ploum.net/et-si-on-tuait-le-parti-pirate/">Un article de "Ploum"</a> écrit qu'il y a contradiction entre le fonctionnement interne et le programme politique. Or ce n'est pas une contradiction car <strong>un parti politique est partisan, et est fondé autour d'un collectif non représentatif de la société</strong>. Son fonctionnement interne régit son efficacité mais les adhérents du parti ne sont pas des sujets, ils sont libres de leurs actes et leur adhésion est soumise à une vigilance constante. <strong>Dans la société, la chose est bien différente et on invite à faire cohabiter des intérêts contraires, divisés et il faut arbitrer ces contradictions</strong> : il n'y a pas le choix de partir (n'en déplaise au "tu l'aime ou tu le quitte"), et donc il faut y parvenir. Dans un parti politique, il y a le choix, et l'impératif n'est pas du tout le même. On ne peut pas transposer les deux situations. </p>
<p>Alors oui le Parti Pirate souhaite une société empreinte de démocratie ... mais il souhaite aussi une société plurielle et cela inclut l'opposition et les chemins de traverse. Pour y arriver, nos candidat-e-s présentent ces valeurs et présentent aussi des promesses électorales. <strong>Ces promesses incluent des choix moyen-terme prédéterminés</strong> (faut-il arrêter les centrales nucléaires ? La réponse ne peut pas être qu'on va consulter l'ensemble de la planète et donner une réponse dans 5 ans : il faut promettre un arbitrage, tout en restant au contact des électeurs pour envisager les choix plus long terme : développer les énergies renouvelables ? Qu'est-ce que le renouvelable ?). </p>
<p>Oui nous avons beaucoup de candidat-e-s jeunes (sinon en âge, au moins dans la sphère politique) mais si ceux-ci n'expriment pas l'expérience du terrain, ils ne sont pas regardés avec sérieux (et peut-être est-ce ce qui nous fait défaut actuellement : là où on fait de meilleurs scores, ce sont principalement dans des endroits que nos candidat-e-s connaissent très bien). <strong>Il ne suffit pas de promettre une consultation pour être élu</strong> : il faut d'abord exprimer une position (et donc avoir fait la consultation au préalable). Si cette position est minoritaire, il ne sera pas élu mais il serait de toutes manières très mauvais à défendre ce qui ne le convainc pas lui-même (la consultation, doit justement permettre d'obtenir un consensus et donc une conviction commune).</p>
<p>Donc <strong>non Parti Pirate n'est pas un micro-Etat</strong> et la vision d'une société idéale n'est pas une société pirate mais une société plurielle, faisant une place plus large aux positions ouvertes, démocratiques et responsables (ce qui est défendu aussi par d'autres partis politiques, souvent même plus petits que le Parti Pirate). </p>
<h3>Et les partis pirates vont bien ?</h3>
<p>L'objectif n'est pas atteint et il y a du chemin. Nos structures vont sûrement encore beaucoup évoluer et des divergences naîtrons peut-être pour former plus de pluralité. Dans les grandes lignes, il y a quand même <strong>un verre à moitié plein</strong> (une assez bonne adhésion au programme, une "notoriété" qui augmente sans que "l'image de marque" en pâtisse, ...) et un verre à moitié vide (peu sont nos candidat-e-s aptes à être élu-e-s, un parti qui a du mal à aider ses candidats et à suivre l'administratif au quotidien, ...). Nous somme en chemin, et un objectif est fait pour donner un cap, le jour où il est atteint, c'est la fin d'une aventure. </p>
<p>Force est quand même de constater que <strong>ce fonctionnement "do-o-cratique" est en place et qu'il est indéboulonnable</strong>. Lorsqu'une personne arrive avec de "bons conseils", il lui est demandé de faire. Souvent, cela décourage mais parfois cela fonctionne et il fait. Et parfois ça marche. Et si ça ne marche pas, l'idée reste à mûrir et à parfaire. Une chose est sûre : puisqu'il faut agir pour avoir le pouvoir, cela exclut d'emblée la possibilité d'un président omniprésent (il aurait trop à faire). Par contre, cela vaut pour tout le monde et <strong>il est difficile pour beaucoup d'entre-nous d'accepter de faire confiance et se focaliser sur son sujet, sans se préoccuper du pré-carré de son voisin</strong>. On le voit notamment pour la construction politique où chacun voudrait avoir son mot à dire, mais où les réunions se télescopent parfois et où il faut donc se résoudre à accepter de ne pas être partout à la fois et mener à bien le projet qu'on a pris en charge (et uniquement celui-là). </p>
<p>Enfin j'ai présenté ici la do-o-cracy du Parti Pirate Français, mais ce n'est pas le cas partout dans le monde. Je pense même que nous somme un des seuls avec un tel fonctionnement<sup>[<a href="https://ozm.fr/post/2014/07/La-do-o-cratie-au-Parti-Pirate#pnote-2" id="rev-pnote-2">2</a>]</sup>, dans beaucoup de pays, on retrouve encore le schéma classique de présidence mais le fonctionnement institutionnel de l'Etat n'est pas le même ou le développement du parti induit d'autres fonctionnements en interne. Par exemple en Suisse, on voit que le Parti Pirate fonctionne avec un schéma classique de présidence mais aussi avec un nombre d'adhérents actifs assez réduit (et très actifs) et un fonctionnement fédéral qui réduit la portée des actions politiques autour d'un canton (et sans parler de la tradition démocratique assez enviable... cela fera l'objet d'un autre article d'ici quelques semaines). </p>
<h3>Quel avenir pour les partis pirates ?</h3>
<p>Il me semble à tout niveau, "l'ultra local" est la seule méthode qui fonctionne correctement dans ce cadre actuellement. <strong>L'ultra local, c'est se concentrer sur un sujet et y travailler en petit groupe</strong> (ne pas comprendre local uniquement sur l'aspect géographique). Ne pas chercher à s'investir dans des supra-structures car cela implique beaucoup de responsabilités ... et des résultats en dessous des attentes. Inversement, les actions très ciblées fonctionnent plutôt très bien et paradoxalement "s'exportent" mieux (sur la base d'une dynamique victorieuse, il est plus facile de convaincre la masse des "suiveurs" qu'en attaquant en petit nombre un chantier trop large et incontrôlé).</p>
<p>Attention cependant, c'est une réflexion neuve, et elle demande du temps pour être expérimentée. Rien ne dit que ce sera la solution ou que ce soit la seule. À préciser aussi que par "local", il faut comprendre "ciblée", même si la proximité géographique est un atout pour travailler, local s'applique aussi à des réflexions internationales telles qu'elles peuvent être menées par les adhérents expatriés (par exemple). L'important étant aussi de créer un lien direct entre le sujet traité et les préoccupations directes des adhérents travaillant sur le sujet, ne serait-ce que pour apporter des éléments de vécu.</p>
<p>Par ailleurs, il faudrait pour cela limiter au maximum les tâches que personne ne veut faire ou bien les affecter contre rémunération (selon le cadre légal du travail en France), partant du principe que on est vraiment investi que dans les tâches qu'on aime réellement faire. Un adhérent qui demande à travailler sur le programme écologique du Parti Pirate, on peut lui demander de gérer notre fichier adhérents... mais il sera quand même beaucoup moins motivé !</p>
<h3>Et pourquoi un parti politique ?</h3>
<p>La question peut sembler étrange mais revient très souvent. Si être un parti nous ferme plein de portes, pourquoi ne pas agir sans cadre partisan ? </p>
<ol><li>D'abord parce que <strong>toute action sur la société est politique</strong>. On peut prétendre le contraire lorsqu'on fait un FAI libre, que l'on révèle des pratiques non conforme dans une chaîne de production ou lorsqu'on manifeste en silence contre les exactions d'un gouvernement à l'autre bout de la planète... mais en vrai, c'est exactement de l'action politique. Elle s'exerce parfois (rarement) hors cadre partisan mais toujours sur la sphère politique et publique. Il faut le revendiquer. </li>
<li>Ensuite parce qu'<strong>être dans un parti politique n'est pas une activité à temps plein</strong> (pendant les élections, ça l'est un peu... mais c'est pas tout le temps et on n'est pas obligés de s'investir à fond à tous les types d'élection), la plupart des militants pirates sont dans plusieurs associations, dans des entreprises et ont une vie de famille. L'appartenance à un parti politique n'interdit pas de continuer d'autres investissements militants en parallèle, et c'est même au contraire un atout. </li>
<li>Enfin, <strong>un parti politique a beaucoup de comptes à rendre, et en échange il reçoit deux avantages quasi exclusifs : aider ses candidats et pouvoir défiscaliser une partie de ses dons</strong>. C'est un atout considérable pour les causes que l'on peut défendre et même si l'on dénonce la corruption du système politique, il faut reconnaître qu'en dehors de quelques hommes politique d'exception, l'engagement politique est lié quasi exclusivement à la volonté de faire progresser les causes militantes. Il faut travailler pour endiguer cette corruption systémique mais il faut aussi accepter la vision positive de cette responsabilité pour encourager les déçus du système à le faire changer. </li>
</ol>
<h3>Les répercutions sur "l'image de marque"</h3>
<p>Il faut dire ce qui est : c'est bien vu de taper sur les politiques. Et c'est encore mieux de taper sur ceux que l'on aime. À ce titre, on voit parfois des "leaders d'opinion" (conférenciers, écrivains) émettre des avis critiques sur le fonctionnement du Parti Pirate. Pourtant beaucoup d'entre eux sont des personnalités qui ont été ou sont investies dans les partis pirates ("ploum" par exemple, un peu plus haut mais on pourrait en citer des dizaines, d'échelle plus ou moins importante). C'est nuisible à l'image de marque... mais bon pour la notoriété. Au final c'est un bon équilibre et comme le veut l'adage (un peu judéo-chrétien, je vous l'accorde) : qui aime bien, châtie bien.</p>
<div class="footnotes"><h4>Notes:</h4>
<p>[<a href="https://ozm.fr/post/2014/07/La-do-o-cratie-au-Parti-Pirate#rev-pnote-1" id="pnote-1">1</a>] La peur du changement est présente partout et le pouvoir "do-o-cratique" a été un peu mis à mal par deux décisions ultérieures : les sections thématiques n'ont plus qu'une voie consultative et les sections ont plusieurs "niveaux" (selon leur démocratie interne) qui leur donne un pouvoir à la carte. Je le regrette car comme je l'exprime dans cet article, la do-o-cracy n'est pas une démocratie et mixer les deux concepts retire de la cohérence à l'ensemble. Il faut faire un choix et faire les ajustements nécessaire en fonction des difficultés avérées (surmonter les peurs). </p>
<p>[<a href="https://ozm.fr/post/2014/07/La-do-o-cratie-au-Parti-Pirate#rev-pnote-2" id="pnote-2">2</a>] Il existe aussi le Parti Pirate Italien qui a fonctionnement assez original basé quasi exclusivement sur la <a href="https://ozm.fr/tag/Démocratie liquide ">démocratie liquide</a>. </p>
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