Si ça intéresse, j'avais collecté des données sur le sujet en 2013. Ca a du évoluer depuis (et avec la ligne B, assurément) mais en 2012, le rapport annuel mentionnait 32 M€ de recettes réelles sur la vente des tickets et abonnements (niveau métropole). La gratuité totale aurait donc généré un manque à gagner d'environ 32 M€ (en tenant compte du manque à gagner sur les amendes et autres recettes connexes, et en revalorisant sur des données plus récentes, c'est probablement d'avantage mais c'est un ordre de grandeur valide).

J'avais regardé et je n'ai malheureusement plus les chiffres exact mais j'avais retenu pour le coût de la billétique (machines, frais, contrôle, etc) le montant était significatif au regard de ces montants là. Généralement plus élevé que celui des petites villes car une métropole essaye de proposer plus de lieux pour l'achat des billets, ici Rennes gère en plus une gratuité sur le revenus (via le CCAS), et gère ça à plus grande échelle (ce qui ne fait pas faire des économies, au contraire). De plus ce ne sont pas juste des frais de fonctionnement (comme le salaire des contrôleurs car ils seront réaffectés à la sécurité du réseau) mais aussi de l'infrastructure : par exemple les 7 à 10M€ pour les portiques évoqués plus haut (qu'il faudra réparer, entretenir, vérifier par rapport aux contraintes d'accessibilité, etc).

Bref, à la grosse louche, ça fait 40M€ de recettes en moins, mais probablement bien la moitié en frais lié qui ne seront plus là. Donc environ 20M€ à trouver, ce n'est pas négligeable mais ce serait un acte politique fort en faveur d'autres modalités pour les transports. A l'échelle de la métropole, c'est un montant qui peut se trouver.


En fait le réel problème de la gratuité n'est pas trop son coût directe mais l'impact sur son usage. Partout où la gratuité a été appliqué, l'usage des transports a augmenté. Vous me direz : c'est le but... et effectivement, ça l'est. Néanmoins, si aujourd'hui on devait avoir 20% d'usagés en plus, ça veut dire sur les heures de pointes, des infrastructures nouvelles à élaborer et une fréquence à renforcer. Donc faut aussi prendre en compte cette donnée là pour tenter de faire une projection économique du coût réel de la gratuité.

A noter néanmoins que le prix du ticket représente une faible part du financement total du fonctionnement et de l'infrastructure de transport public. Il est difficile de voir dans la tarification autre chose qu'une volonté dissuasive (le ticket modérateur invite à un usage... modéré).