Le Conseil Citoyen de Rennes

Depuis quelques temps je participe au Conseil Citoyen. Il s'agit d'une instance basée sur le volontariat. Pour en être membre il y a du tirage au sort et de la cooptation. Ce conseil agit sur la politique de la ville, c'est à dire au sein et en faveur des quartiers prioritaires. Quartiers qui cumulent beaucoup de difficultés, ce qui se traduit en chiffres via l'INSEE (et d'autres données démographiques de ce type là : revenu, chômage, accès aux études, niveau d'étude, dynamisme économique, etc etc).

Bref, je vis dans l'un de ces quartiers sur Rennes, et je souhaitais contribuer à la réflexion. Il ne s'agit pas d'une instance décisionnaire (et pour dire vrai, on ne fait pas grand chose malheureusement) mais cela permets d'échanger avec des acteurs locaux et des habitants du quartier. Ca permets aussi d'approcher des problématiques où je suis moins concerné (je vis dans ce quartier, mais je suis plutôt favorisé par rapport à beaucoup d'autres habitants). On approche aussi aux aspects de la politique de la ville : l'action de la préfecture (de l’État), de l’agglomération, etc. Il n'y a pas assez d'argent d'investis... mais ce sont tout de même de gros budgets au global et c'est intéressant d'étudier les dossiers proposés et d'apporter un avis (même s'il n'est que "consultatif" : très peu des acteurs du contrat vivent dans le quartier, alors ça aide d'apporter une autre vision des choses).

Dans l'ensemble je suis assez déçu par ce conseil. Il est "autonome" (il ne dépend pas des élus) mais en réalité, le préfet - de part son autorité - en impose sur les dossiers que nous traitons ou que nous ne traitons pas. La plupart du temps, nous l'occupons à travailler à des consultations qui n'ont aucune suite (par exemple tous les ans le préfet convie les conseils au niveau du département pour une réflexion... mais en dehors du compte rendu, il n'y a aucun retour sur les travaux imaginés au cours de l'année qui suit). De même, on passe beaucoup de temps à "recruter" des membres, à aller à des salons mais à mon sens pas assez pour écouter les habitants, intégrer ceux qui ont des difficultés, repêcher des projets que la ville ne veut pas.

C'est un peu une perte de temps car ça demande beaucoup d'engagement et de temps bénévole. De plus, l'action est collégiale donc il faut prendre beaucoup de temps pour proposer les projets et les construire ensemble. C'est plus facile de se rendre à une invitation du préfet : là où il n'y a rien à organiser et où on attends rien de nous.

Cela dit, c'est une expérience intéressante et au niveau du quartier un projet devrait voir le jour et il nous motive bien. Beaucoup plus long à arriver que je l'imaginais mais c'est aussi ça la démocratie : prendre le temps de faire ensemble.

Candidature aux élections législatives à Rennes

Aux législatives, j'ai été investi pour la 8ième circonscription d'Ille-et-Vilaine (Rennes centre et à l'ouest de la Métropole). J'étais investi par le Parti Pirate et en collaboration avec la candidate sur la 1ère circonscription (Charlotte Marchandise) et sur la 2nd (Yves Picard). Nous formions un binôme avec mon super suppléant, Jean-Marc Duval. Pas mal de motivation parmi les pirates locaux mais aussi d'autres citoyen-ne-s venus prêter main forte. Belle campagne de menée, pas mal de rencontre avec les habitants et d'autres candidat-e-s. Ce fut assez riches en expérience. Après ma campagne en 2014 pour les municipales, c'était la seconde fois que je me portais candidat et j'ai apprécié d'avoir déjà vécu une première expérience pour mener cette seconde.

Le résultat en nombre de voix fut honnêtement un peu décevant. 0.96% des inscrits, soit 447 électeurs (8ième sur 20 candidats et derrière PCF, EELV, LR, PS, FI et REM).

Cependant, j'ai espoir. En 2014, nous avions fait campagne sur le budget participatif, et sans avoir été élu, il est aujourd'hui l'une des institutions de la ville de Rennes. Tous les autres candidats étaient contre à l'époque et aujourd'hui, c'est "leur" idée. Pas très gratifiant mais du point de vu politique, c'est ce qu'il y a de mieux à espérer : l'appropriation des idées est le moyen le plus sur de leur survie.

Nous avons quelques traces de cette campagne :
  • Vidéo de l'action de reverse graffiti
  • Vidéo du meeting de soutien avec Isabelle Attard
  • Les chartes signés : ABF&BSF, MFRB, Licra, LGBT, Anticor, April, Sortir du nucléaire... et d'autres. Des combats à poursuivre !
  • La remorque vélo que nous avons construit de nos mains pour aller coller les affiches
  • Le clip de campagne national de l'alliance formée avec d'autres mouvements politiques et citoyens.
  • Et plein de souvenir : la pluie sur les marchés, les regards agacés des passants avant de revenir sur leurs pas et nous gratifier d'un encouragement ou nous faire part d'une attente politique.

Bref, c'était un peu fatiguant tout de même. Des semaines un peu tendues avec des situations originales. Comme remplir la voiture de bulletin de votes et de circulaires et les conduire en urgence à l’entrepôt où c'était mis sous plis à cause d'une erreur du livreur. Où les déplacements l'avant veille de l'élection, à 23h : tous les candidats se suivent et se recouvrent leurs affiches (oui oui, même les plus écolos... faut dire qu'une fois l'élection passé, plus grand chose à faire de ces affiches !). Assez vainc mais un moment de défervescence démocratique... trop bref...

Je pense que je retenterai l'aventure un jour. Quand ? Je ne sais pas mais j'ai confiance dans les citoyens pour se mobiliser et me permettre de voter avec autant de plaisir que pour ces élections là ! Faut que ça tourne. Le non cumul c'est aussi ne pas se présenter à toutes les élections, sinon c'est un non cumul subis et non un choix politique.

Passage en SAS pour mon entreprise

Et au 1er janvier 2018, j'ai transformé mon entreprise individuelle en SAS. Oui, ça ne change pas grand chose mais ça veut dire que je quitte la CIPAV (et tous ces organismes incapables de tenir à jour un dossier... et qui surtout n'offre aucune réversion sociale digne). Je passe "Président de la SAS" (classe comme titre ?) et suis dès lors assimilé salariés. C'est à dire avec des garanties pour ma santé et ma retraite. Pas le chômage (pas le droit pour les employeurs) mais déjà c'est beaucoup d'avoir la possibilité d'être accompagné sur sa prévoyance, c'est rassurant. Après ça coûte plus cher aussi mais est-ce que cela doit forcement avoir un prix ? Je ne le penses pas.

Et puis surtout c'est l'occasion de me lancer plus avant dans un projet que je mature depuis des années et dont je parlerai plus en détail par la suite. En tous cas mon activité va au mieux sur le plan professionnel et c'est une réussite intéressante. J'attends pour 2018 (et le démarrage de ma vie de trentenaire) une réussite plus globale et une vie personnelle qui n'ai plus à subir mes efforts professionnels ou politiques. En rétrospective, c'est là où j'ai le plus à travailler car la vie est courte si je pense "carpe diem", il faut que je le vive aussi, et pas seulement à certains instants de ma vie.