Une Europe des cultures et de la paix

L'Europe s'est fondé autour de l'idée du libre échange. C'est un libre échange avant tout économique, or c'est une chose mais l'économie est au service d'une cause. Lorsqu'on voit les rouages économiques complexes, on perd pied avec la réalité de nos échanges. Nos échanges, en Europe, et pour les citoyens, il est avant tout culturel. Nous ne partageons pas qu'une valeur euro en commun mais aussi des logiques politiques, sociétales, éducatives, etc.

Ce que la Grèce nous a rappelé un peu douloureusement, c'est que c'est aux citoyens de dicter à l'économie. Le défaut de paiement n'est pas la pire chose qui puisse arriver à la Grèce. La situation dans laquelle ils sont est stratégique d'un point de vue géo-politique et si nous avons inclus ce pays dans la zone euro, c'est éviter que la misère soit la cause de nos maux en Europe.

Être ensemble en Europe va nous obliger à niveler. Niveler par le haut... mais aussi en rompant nos logiques nationalistes pour une logique de partage, ce qui implique quelques efforts et quelques difficultés à supporter tous ensemble. 

Les grecques n'ont pas respectés les règles communes.

C'est la vérité. Ils ont vécus correctement (mais encore loin d'une vie de cocagne) alors qu'ils auraient du se serrer la ceinture et investir dans leur économie et leur démocratie. Ils ne l'ont pas fait, certes. Maintenant, nous en étions conscient et ceux qui en tirent les fruits aujourd'hui sont uniquement des intérêts privés. C'est tout le problème de la corruption et du clientélisme.

Cependant, l'Europe de l'Eurogroupe n'est pas la mieux placée pour donner des leçons. Tous les jours, nous constatons que les lois qui sont votés au parlement Européen le sont sous la pressions de lobby financés par de gros groupes. Ces gros groupes rivalisent avec nos gouvernements et s'imposent comme des partenaires d'égale importance pour nos dirigeants. Certes, nous défendons la libre entreprise, chacun a le droit de faire des bénéfices, et de ne pas les partager. Pour autant, c'est dans un cadre légal fixé par les États. C'est à chacun de s'adapter aux lois et si des efforts économiques (et fiscaux) sont demandés, ils le sont à tous. Les multi nationales qui sont installés sur notre sol ne le sont pas par bonté d'âme (et la nature a horreur du vide). S'ils ne se sentent pas concernés par nos sociétés, par nos avenirs écologiques, économiques, culturels, ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. Des pays bien portant sont une chances pour ces gros groupes : à eux de contribuer équitablement sinon qu'ils fassent leurs affaires commerciales ailleurs.

Aussi, lorsqu'on voit le clientélisme en France, la nature très opaques des négociations avec les gros groupes et les banques, nous avons plus d'atouts que la Grèce, nous mettons plus de temps à chuter... mais l'avenir n'est pas rose. Il faut s'appuyer sur les expériences faites en Grèce pour défendre une bonne gestion des gouvernants, défendre la transparence et lutter contre la corruption. Qu'importe s'il faut ouvrir les yeux sur certains aspects peu reluisants ou inquiétants. La politique de l'autruche n'a jamais permis d'éviter les obstacles.

Vers une fédération européenne ?

Alors, oui, c'est difficile de diriger des États simplement avec des accords économiques. Il faut réussir le double challenge de renforcer les pouvoirs politiques des institutions européennes et d'en améliorer le contrôle démocratique. Il ne sera pas accepté que l'économie dirige le monde, les grecques l'ont démontré avec le "non" au référendum sur la dette (nous aurions pas agit différemment). Il ne sera pas non plus accepté de lâcher la bride à des dirigeants qui n'ont à ce jour aucun comptes à rendre à personne.

La Banque Centrale Européenne (BCE), est un organisme autonome. Pourtant sa mission est d'intérêt générale et nous lui confions la mission d'être au service des citoyens européens. Si on la laisse continuer à ne traiter qu'avec les banques privées, nous rompons le contrat de confiance passé dans les traités européens. Comment donner foi en une Europe qui se transformerait en entreprise géantes dont le produit qu'elle aurait à charge de vendre serait ses citoyens ? Nous somme les clients, et plus que ça, les générations futures le sont aussi.

Et des institutions aussi opaques que la BCE, il y en a trop en Europe. Autre sujet d'important, le TTIP (ou TAFTA comme il est surnommé en France) est un accord négocié entre l'Europe et les États unis. Plus exactement, ce sont les grosses entreprises qui négocient (entre-elles et avec les états) : l'objectif est que faire des affaires aux États unis ou en Europe soit aussi simple. Cependant, une fois encore, ces accords sont négociés en totale opacité (très difficile, voir impossible, de savoir ce qui est négocié et par qui), et surtout on mets au même niveau les intérêts des organisations économiques avec les intérêts des États. Ainsi, pour ne traiter que des gaz de schiste, c'est une question qui n'est envisagé que sous son aspecté économique. Or, c'est un enjeux de santé publique et d'écologie sur le moyen terme. La question n'est pas de savoir si on pourra condamner les sociétés dans 20 ans pour leur exploitations du gaz de schiste (comme on a pu le faire avec l'amiante) mais de gérer avec sérieux tous les aspects politique de ce sujet. L'avis des entreprises peut être entendu (et doit l'être) mais il est peu significatif dans la négociation que nous menons avec les États unis.



Je souhaites que l'Union Européenne se réforme. Un gouvernement européen plus citoyen qui pourra déboucher sur une gouvernance commune.