"15 millions d'économie"

Selon M. Couet, la fraude est estimée à 3,5M€. Il pense qu'avec le nouveau système, il y aura 1,5M€ de recettes supplémentaires chaque années. Le système de portillon devant durer 15 ans, il a calculé (1,5 x 15) - 7,5 = 15 millions... sauf que cela suppose :

  1. Que toute la fraude se passe uniquement dans le métro (pas dans les bus ?)
  2. Que ceux qui ne payent pas le métro aujourd'hui se mettront à le payer demain (voir plus bas sur le prix du ticket)
  3. Que l'entretien de ces nouveaux dispositif ne coûtera pas (suite aux dégradations mais aussi à l'usage normal) 
  4. Que les fraudeurs "coûtent", or ils ne rapportent pas, certes, mais les équipements métro ont un coût relativement fixe, indépendant de l'usage
  5. Enfin, que la fraude ne va pas passer à travers les mailles (modification des usages bus/métro, exploitation des panes du matériel, contournement des portiques, ...).

Le prix du ticket et des impôts qui explosent

En mai 2011 le ticket était à 1€20 et depuis, il est passé à 1,50€. Et coté impôts, ce n'est guère mieux : les investissements liés à la ligne B du métro font monter les impôts métropole d'environ 150€ par an et par ménage (nous serons bientôt la plus petite ville du monde avec deux lignes de métro). Alors, effectivement, le luxe coûte cher, mais il ne faudrait pas nous faire croire que c'est de la faute aux fraudeurs et assumer les choix politiques en lissants mieux les investissements populistes.

30cts, dans le contexte actuel, c'est très dissuasif pour les habitants fragiles. Actuellement, il leur ai laissé la possibilité de frauder, demain ils ne pourrons plus profiter du métro (frauderont le bus ou se débrouillerons pour ne plus se déplacer en transport en commun). Ceux qui feront l'effort pourrons demander la gratuité (en échange d'une inspection minutieuse de leur vie privée, ils auront le droit au bout d'un mois de démarches à un abonnement gratuit chargé pour 6 mois). Bien sur, tout le monde n'y a pas droit, en particulier ceux qui sont sur des contrats en temps partiels ou qui sont dans des situations de reprises d'emploi précaires.

Et la gratuité ?

La gratuité totale n'est pas raisonnable, néanmoins le métro serait probablement le premier dispositif qui pourrait expérimenter la gratuité (soit sur des périodes courtes, soit sur certaines portions de trajets). Les investissements inconséquents sur la ligne B creusent l’imposition mais augmenter le ticket modérateur, c'est refuser d'assumer le choix politique qui a été fait. Étant engagés à marche forcé dans l'amélioration du réseau de transport, assumons, et acceptons d'avancer vers de la gratuité partielle.
  1. C'est une démarche équitable vis à vis des habitants de la métropole (ils n'ont pas d'abonnement transport car ils habitent en périphérie de Rennes et ont peu accès aux réseau de transport mais lorsqu'ils viennent à Rennes, ils sont invités à laisser leur voiture en garage relais : ils payent deux fois des investissements conçus pour les rennais).
  2. Le métro est un moyen efficace pour se rendre au centre ville et dynamiser les commerces (en échange d'une éventuelle taxe ?)
  3. Beaucoup d'argent est investi pour réduire l'usage des transports individuels : il est possible d'envisager la rentabilité de la gratuité au regard de ce que ça ne coûtera pas (pollution, voirie, accidents, attractivité...).
  4. Les biens communs sont respectés par les usagés : le fait que cet équipement soit exploité par une société privé (ici, Kéolis) ne permets pas aux habitants de se sentir chez eux sur ces espaces communs, c'est une autre manière d'envisager la société que d'offrir des espaces de vie agréables aux habitants !
Pour 7.5M€ de surcoût, nous allons nous éloigner encore pour 15 ou 20 ans de cette opportunité qu'est la gratuité (pour amortir ces investissements). A titre indicatif, une demie journée de métro gratuit par semaine reviendrait à quelque chose comme moins de 1,5M€ / an (recettes d'exploitations tickets ramenées au nombre d'heure).

Qu'est-ce qui motive Emmanuel Couet ?

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Serait-il payé en pourcentages des investissements contre-productifs qu'il fait avec notre argent ? Ou est-ce qu'il a juste le nez dans les dossiers, coupé de la vie du monde extérieur (le cumul des mandats -et des indemnités- ça rend tout de suite méfiant sur l'assistanat) ?

Il faut reconnaître que ça en jette ces portiques. On a l'impression d'une haute technologie, aux cotés de caméras et de puce sans contacts pour surveiller les allées et venues. Ca permets de rêver à un monde meilleur, sécurisé et où -pour peu qu'on n'a pas de comportement en dehors de la norme établie par les technocrates- on a une très grande liberté !

Si j'avais un conseil à lui donner, ça serait de sauter la barrière. Se mettre dans la peau d'un homme politique courageux - au service de l'intérêt général. Il verrait probablement la technologie comme un outil et le bonheur comme l'objectif ultime. Seulement, il semble qu'il n'a pas encore validé son abonnement...

Pour vous faire votre propre opinion

Deux documents utiles :


                   ... et la pétition à signer

Note:

[1] Les médias parlent de 7,5M€ mais il s'agit d'une comparaison avec le coût de remplacement des portiques ouverts qui deviennent obsolètes (mis en service en 2002). En réalité le remplacement en système ouvert est évalué à 2,4M€, et en système fermé, à 9,9M€. Dans les deux cas, c'est un investissement prévu pour être à nouveau obsolète dans 15 à 20 ans.